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Bienvenue dans Muzeodrome, l’infolettre inspirante qui vous plonge dans la créativité des musées et des espaces d’expositions en établissant des ponts entre le passé, le présent et les futurs.
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👉 Le retour du Web est une tendance peu identifiée. Pour ma part, je pense que celle-ci est notable mais qu'elle demeure masquée par d'autres annonces "plus brillantes" dans le domaine des technologies numériques. Je vous propose d’ouvrir ce numéro 122 par une expérience web remarquable.
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Plus près de Johannes 👁️
"Depuis le début d'Internet, les musées ont cherché des moyens de présenter leurs collections en ligne de manière attrayante. Comment créer un site web muséal où le public peut se perdre ? Et comment rendre l'expérience en ligne aussi bonne que la visite de l'institution culturelle elle-même ?" studio Q42
Depuis le début de l’année 2023, le Rijksmuseum, musée national des Pays-Bas, propose une nouvelle expérience numérique sur son site web : Closer to Johannes Vermeer.
https://www.rijksmuseum.nl/en/johannes-vermeer
Une expérience qui précède et accompagne la grande exposition consacrée au peintre hollandais organisée par le musée du 10 février au 4 juin 2023. Cette découverte interactive présente les 28 peintures de Vermeer (1632-1675) de l’exposition ainsi que les 9 autres œuvres attribuées à l’artiste.
"L’expérience Vermeer juxtapose les peintures de différentes manières en appliquant des mouvements et des découpes spécifiques, afin que vous, en tant que visiteur, puissiez découvrir les thèmes de Vermeer." agence Fabrique
"Closer to Johannes Vermeer" s'appuie sur la solution Micrio de Q42 ; une solution déployée dans plusieurs projets mobilisant l'exploration profonde d'images dont Thing that talk (2020), Experience the Night Watch (2019), Below The surface (2018 - voir Muzeodrome n°40) ou encore The Garden of Earthly Delights (2016).
Cette expérience originale poursuit des choix opérés de longue date par le Rijkmuseum pour son musée en ligne. Imaginée avec les équipes du musée, l’expérience a été conçue par l'agence Fabrique et développée par le studio de produits numériques Q42. Deux sociétés qui travaillent depuis des années avec le Rijksmuseum.
Fin octobre 2012, quelques mois avant la réouverture de son bâtiment principal, le Rijksmuseum, lançait son nouveau site Web. Un site centré autour de ses collections qui par ses nombreux choix audacieux a été un jalon dans le domaine du web muséal. Parmi ces choix: l'ouverture des contenus, la participation des visiteurs en ligne et un design web remarquable avec de très grandes images.
En 2020, au travers d'une nouvelle version de son site, le Rijksmuseum confirmait son choix de miser sur le web et prolongeait sa collaboration fructueuse avec les deux sociétés. Cette nouvelle version renforçait les axes de design choisis en 2012 en y ajoutant un nouveau : celui des histoires. L'idée était qu'avec celles-ci, le visiteur pouvait "déambuler dans le monde derrière les œuvres".
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Après l'abîme 🌟
Du 16 octobre 2021 au 19 juin 2022 le Château des ducs de Bretagne - musée d'histoire de Nantes présentait l'exposition "L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial 1707-1830". Dans cette exposition figurait un ensemble de dispositifs numériques. Plusieurs de ceux-ci viennent d'être intégrés dans les salles consacrées à la traite atlantique et l'esclavage colonial du parcours permanent du musée. J'ai posé quelques questions à ce sujet à Pauline Maréchal (chargée de projets numériques) et Lydia Labalette (administratrice et responsable des projets numériques).
Dés la conception de l'exposition "L’abîme", aviez-vous imaginé que certains dispositifs numériques seraient implantés dans le parcours permanent ?
La commissaire et directrice scientifique du musée d’histoire de Nantes, Krystel Gualdé, avait effectivement en tête la possibilité que des éléments de l’exposition temporaire intègrent le parcours permanent.
De plus, suite à une enquête des publics qui nous a conforté dans cette idée, nous avons pu identifier les dispositifs numériques qui avaient le plus de sens et qui pouvaient, selon les contraintes techniques liées au bâtiment, intégrer le musée.
Le dispositif le plus marquant, et celui qui avait le plus de sens car lié directement à deux œuvres phares des collections, fut la projection sur les tableaux « Les quatre Nantais » de Pierre-Bernard Morlot. Ce dispositif a été réalisé avec l’entreprise Buzzing Light, et adapté ensuite par un technicien du musée selon l’accrochage des peintures dans le parcours permanent.
L’exposition présentait également une grande projection d’aquarelles représentant l’entrepont d’un navire négrier : typiquement, cette projection, malgré sa qualité, ne pouvait pas intégrer le musée compte tenu de la technologie trop massive pour la muséographie actuelle.
Pour l’exposition, des passages du Code noir ont été enregistrés, et comme un exemplaire est exposé au musée, il était tout naturel d’adapter l’espace pour que des points d’écoute soit proposés.
Cette démarche reste assez rare, les dispositifs en provenance de l'exposition temporaire renforçant et diversifiant l'exposition permanente...
En effet, mais l’avantage est que l’exposition temporaire fut construite à partir des collections du musée, sur un sujet d’expertise. De ce fait, il était tout naturel d’imaginer un passage du temporaire vers le permanent.
Ceci rejoint aussi les actions écoresponsables du musée...
Tout à fait, le musée a pour habitude d’investir dans du matériel qu’il réutilise dans les expositions, dans le musée, le tout géré par le service technique. Le service des expositions a également acquis des vitrines réutilisables, présentes actuellement dans l’exposition Inde – Reflets de mondes sacrés.
Allez-vous procéder de même avec certains dispositifs des futures expositions temporaires du musée ?
Pour le moment, ce n’est pas prévu, puisque le sujet des expositions temporaires n’est pas toujours présenté dans le musée. Cependant, une period room va être conçu dans le musée comme cela avait été fait dans l’exposition LU. Un siècle d’innovation (1846-1957). A découvrir prochainement en salle…
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Des prix pour les infolettres 📰🏆
[ Cette notule ne parle pas de musées mais d’infolettres ]
A la fin des années 2010, de nombreux articles claironnaient la mort du mail et par conséquent celle de l’infolettre (newsletter).
“La newsletter est un format vieux, arriéré technologiquement… mais c’est cette espèce d’économie de moyens qui fait aussi sa force, dans un monde qui est dans le flux…” Jean Abbiateci, fondateur de Bulletin in Picks, juillet 2020
En ce début d’année 2023, on peut constater que le mail est toujours là. Et que l’écosystème des infolettres est plus dynamique que jamais.
”Les newsletters actuelles sont souvent conçues comme des mini-média indépendants, le plus souvent axés autour de thématiques spécifiques, proposant du contenu d’analyse et/ou de curation.”
Clément Jeanneau, LaFrenchStack, octobre 2020
Les 2 et 3 février 2023 au Ground Control (Paris) se déroulait le premier festival de l’infolettre (à ne pas confondre avec celui de la newsletter). Avec ses tables rondes, ses ateliers et ses masterclass, cette première édition fut un succès. Lors du festival, trois prix ont été décernés:
Le Grand Prix de la newsletter indépendante a été attribué à Rembobine de Timothée Vinchon. Ce prix permet à Rembobine, la newsletter qui lutte contre l'obsolescence programmée de l'information, de bénéficier d’un accompagnement pour son développement. Très heureux pour Timothée avec qui j’ai créé en septembre 2022 un groupe Signal d’échange et d’entraide autour des infolettres.
Le Prix de la newsletter de média a été attribué à #Règle30 (Numerama) de Lucie Ronfaut. Un prix bien mérité pour cette infolettre hebdomadaire qui explore l’actualité du numérique sous les angles des questions féministes et de la diversité.
65 newsletters indépendantes étaient candidates pour le prix du public. Après 8 jours de compétition et plus de 10·000 votes exprimés, c’est l’infolettre féministe Voxe La Quotidienne (“la newsletter qui pimente vos tartines et muscle votre cerveau”) qui a remporté le “Prix coup de cœur de la newsletter indépendante”. A noter que l’infolettre L’intimiste de Sandrine Tolotti est arrivée seconde (si vous ne la connaissez pas encore je vous recommande cette infolettre qui “raconte ce qui se passe dans le hors-champs de l'actualité, au plus près de la vie vécue au jour le jour”). Muzeodrome était aussi candidate. Elle s’est classée au milieu du tableau avec 127 💙 > merci à toutes celles et tous ceux qui ont voté pour elle.
Une dernière remarque, pour être cohérente avec le nom du festival, les prix auraient du s’intituler : “Grand Prix de l’infolettre indépendante”, “Prix d’infolettre de média”, “Prix coup de cœur d’infolettre indépendante”.
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Lu, vu, entendu ⚡
Vous les avez peut-être ratées, Muzeodrome a compilé ces informations et ressources pour vous :
Le retour du défenseur | L’Agence Claudine Colin nous informe que le “lundi 6 février a eu lieu la Cérémonie de réinstallation de l’œuvre Le Défenseur du Temps de Jacques Monestier au quartier de l’Horloge dans le 3ème arrondissement de Paris”. Pour en savoir plus sur Le Défenseur du Temps → direction le n°117 de l’infolettre.
Connaissez-vous Oscar ? | Le museum of portable sound vous le présente : “Construit par le physicien Harvey Fletcher, Oscar était une tête de mannequin (avec des microphones internes placés près de ses oreilles) utilisée aux Bell Labs (1931-32) dans la recherche sur l'enregistrement sonore stéréo (et binaural). Sans bras, sans corps et sans jambes, Oscar portait néanmoins une veste de costume et une cravate d'homme qui drapaient l'armature sur laquelle il était perché, ce qui le rendaient à peu près aussi grand qu'une personne...”
La bonne année | Savez-vous pointer l’année exacte de la prise de vue d’une photographie en explorant ses détails ? Le jeu chronophoto.app permet de tester votre niveau dans ce domaine au travers de 5 propositions. Si vous trouvez la bonne réponse vous gagnez 1000 points et de moins en moins de points plus vous vous éloignez de l’année de prise de vue. Meilleur score de mon fils de 7 ans après quelques parties : 3473. Et le votre ?
/via @suprbo (Twitter)
Merci 2 ne pas toucher | Vous l’attendiez comme moi ! La prof d’histoire de l’art atypique Hortense Belhôte est de retour avec une seconde saison de “Merci de ne pas toucher !“ (voir Muzeodrome #66). "Poney magique", "PMA pour tout·te·s", "Fesses cachées", "Sauce Samouraï", "Juste un doigt", "Best Friend Forever", "Gay Games", "Agathe the Power", "My heart must go on" & "Ras la moule". Les titres des 10 savoureux nouveaux épisodes diffusés par Arte sont déjà évocateurs. Devinerez-vous quels chefs-d’œuvre et quels artistes se cachent derrière ceux-ci?
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Voila, c’est déjà la fin de ce numéro 122 - Merci pour votre attention
La suite au prochain numéro - à tout soudain,
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Je suis Omer Pesquer - Spécialiste des {autres} numériques, j'accompagne les organisations culturelles pour stimuler et prolonger leurs rencontres avec leurs publics.
Les éditions précédentes de l’infolettre Muzeodrome sont consultables ici.
Pour effectuer un recherche dans ces éditions, c’est par là.
P.S.: Merci à @dr_kouk pour sa relecture de ce numéro.