Salut à tou·te·s,
Bienvenue dans Muzeodrome, l’infolettre inspirante qui vous plonge dans la créativité des musées et des espaces d’expositions.
Je vous propose cette semaine un numéro qui débute avec un homme qui manipule les mèmes :
“Hugo dans le rôle du garçon à la perle” (d’après une photo publiée par le compte Instagram @whereverhugo_).
1) Où que ce soit avec Hugo
Avez-vous déjà croisé Hugo dans un musée ? Vous allez me demander de quel Hugo je vous parle. Du coup, j’ai questionné celui-ci.
Qui es-tu ?
Hello ! Je m’appelle Hugo, Wherever pour les intimes, je parcours les expos pour donner envie aux gens l’envie de franchir la porte des musées grâce à un ton décalé.
► https://www.instagram.com/whereverhugo_/
Dans ton compte Instagram, tu mobilises beaucoup les mèmes, pourquoi ?
Les mèmes sont devenus un phénomène de pop-culture auquel on ne peut (veut) pas échapper sur les réseaux sociaux. Il fonctionne car les gens s’identifient, mais surtout pour l’absurdité du détournement des images. Alors pourquoi ne pas le faire avec des œuvres d’art. Et inversement utiliser les mèmes pour parler d’art.
Penses-tu que les musées devraient plus utiliser les mèmes dans leurs communications ? Qu'est ce que ceux-ci pourraient leur apporter ?
Du moment que les mèmes sont bien fait, pourquoi s’en priver ! Ils sont massivement partagés sur les réseaux sociaux, ce qui peut permettre aux musées de toucher des publics qu’ils n’atteignaient pas jusqu’à présent.
Une anecdote par rapport à ton compte Instagram ?
Je publie assez régulièrement des nus masculins, en particulier des fesses, au point que lorsque les musées me convient à une visite, ils leur arrivent de s’excuser de ne pas avoir suffisamment de fesses dans leur expo
Une ressource à recommander aux lectrices et lecteurs de Muzeodrome ?
L’excellent Freeze Magazine qui domine le jeu du mème art contemporain anglophone : https://instagram.com/freeze_magazine
2) Active un bot
“Nous avons une liste d’artistes qui attendent d'être transformés en bots et nous aimerions avoir votre aide“. Andrei Taraschuk (mi-août 2021)
Je vous parlais des bots-musées et des artbots Twitter en mai 2020. Je vous recommande d’ailleurs la lecture de la notule dédiée à ce sujet dans le numéro 30 de Muzeodrome avant de poursuivre ici. Depuis, la scène de ces comptes automatiques a évolué, ils sont de plus en plus nombreux en activité. Même si certains et non des moindres se figent, comme le fameux @SovietArtBot dont les publications se sont brutalement arrêtées le 2 juin 2020.
Pour déployer encore plus d’artbots et dépasser certaines limites posées par la plateforme à l’oiseau bleu, le créateur de bots Andrei Taraschuk a lancé l’appel que vous pouvez lire au début de cette notule. “Off The Easel”, le site de l’opération, précise :
“Bonjour à tous ! Nous nous appelons Andrei et Cody, et nous sommes les développeurs de ce projet. Depuis six ans, nous avons pour mission d'exposer des millions d'utilisateurs de médias sociaux à l'art par le biais de comptes robots artistiques. Nous utilisons les dernières avancées en matière d'IA et d'automatisation pour développer une technologie qui alimente des milliers de robots artistiques sur Twitter, Facebook et Tumblr. Consultez la liste de nos art bots“
Ceci confirme que le fait que les réseaux sociaux sont alimentés dans une certaine mesure, qui devient d’ailleurs chaque jour plus importante, par des programmes. Plus de 1000 arts bots liés à “Off The Easel” sont déjà actifs et autant, au moment où j’écris ces lignes, demande à être activés :
”Nous avons sélectionné une liste de 1 175 artistes avec un total de 38 255 œuvres d'art et nous avons maintenant besoin de votre aide pour les convertir en artbots ! Choisissez un artiste dans la liste et suivez les instructions. L'ensemble du processus ne devrait pas vous prendre plus de 10 minutes. Merci de nous aider à remplir les médias sociaux d'art !”
► https://offtheeasel.com/artbots
3) Anicka Yi sculpte l'air du Turbine Hall
“Utilisant des matériaux tels que des savons, des chips, du lait et du gel pour cheveux, Anicka Yi crée des sculptures, des peintures et des installations tactiles et odorantes qui jouent sur le paradoxe entre le caractère durable et intemporel de l'art et les idées d'impermanence”. Artsy
Dans son travail artistique, Anicka Yi (née en 1971 à Séoul) mobilise des explorations interdisciplinaires expérimentales. Ses oeuvres sont singulières, fascinantes et radicalement tournées vers des futurs étranges.
”Anicka Yi associe imagination artistique et recherche scientifique. S'appuyant sur des disciplines aussi variées que la biologie, la biochimie, l'anthropologie et la philosophie, son travail spécule sur le présent en relation avec nos futurs communs, notamment l'évolution de l'intelligence artificielle, l'urgence climatique et la migration. Elle est connue pour la manière dont ses œuvres activent différents sens et pour ses expériences avec des matériaux peu orthodoxes allant de la pâte à tempura au cuir de kombucha.” (extrait du communiqué de le Tate)
A partir du 12 octobre 2021 et jusqu’au 16 janvier 2022, l’artiste présente un ambitieux projet dans le vaste espace industriel du Turbine Hall de la Tate Modern (Londres, Royaume-Uni).
Début octobre 2021, “The Gardian” a publié un captivant article de Stuart Jeffries autour d’Anicka Yi et de son exposition. Article qui se termine par ces mots de l’artiste :
”Nous ne sommes pas les entités autonomes impénétrables que nous aimerions croire. Nous essayons de fermer les frontières - contre les virus, contre les humains et contre les autres formes de vie. Mais cela s'avère impossible. Nous devons réaliser que tout est poreux."
4) Flashs et retours ⚡🌐
Vous les avez peut-être ratées, Muzeodrome a compilé ces informations pour vous :
Le 4 octobre 2021 était le jour de l’unboxing de l'Arc de Triomphe.
Antoine Courtin partage sa “veille Histoire de l'art + numérique“. Une veille qui “concerne les enjeux numériques des sciences humaines et sociales et plus particulièrement l’histoire de l’art et les institutions culturelles…”. Le numéro de septembre 2021 est à découvrir ici. Les prochains seront publié dans son Gist Github.
Muzeodrome fêtera ses deux ans et son numéro 100 dans moins d’un mois (le 4 novembre 2021). Le nombre actuel d’abonné·e·s à l’infolettre est de 2375, ce serait formidable si ce nombre passait le cap des 2500 autour de cet anniversaire. Pour atteindre cet objectif, je compte sur vous. Il vous suffit de recommander l’infolettre à trois de vos ami·e·s et relations [ en cliquant ici ].
Par avance merci.
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La suite au prochain numéro peut-être jeudi prochain - à tout soudain,
Omer Pesquer { https://omer.mobi/ }
Ps : Merci à @dr_kouk pour sa relecture de ce numéro et des précédents