Salut à toutes et tous,
🖖 Bienvenue dans Muzeodrome, l’infolettre et le site qui vous plongent dans les numériques et la créativité des musées et des espaces d’expositions en établissant des ponts entre le passé, le présent et les futurs.
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👉 En ce 20 mars 2024, on fête ici, et peut-être nulle part ailleurs, les 30 ans d’un site web historique…
▙
Le WebMuseum a plus 30 ans 🏛️🕸️🕜
“Le WebMuseum n'a été réalisé dans le cadre d'aucun projet officiel ou soutenu. Il n'y a pas de subvention derrière celui-ci, c'est un total pleasureware (tm). J'ai décidé de commencer à travailler sur cette exposition [en ligne] parce que je sentais qu'il fallait davantage de contenu artistique sur Internet, c'est pourquoi le WebMuseum a pris mon temps libre (nuit et week-end...) depuis la mi-mars 1994.”
Traduction du début de la présentation du WebMuseum de Nicolas Pioch
En ce mois de mars 2024, le WebMuseum, qui se nommait initialement le WebLouvre, fête ses trente ans. Le WebMuseum est peut-être le plus vieux site Web français encore en activité ? J’espère qu’un musée aura la bonne idée de l’inclure dans ses collections et qu’il sera encore en ligne dans 20 ans. Ci-dessous, une version légèrement écourtée de l’article sur le WebMuseum publié en septembre 2020 dans le numéro 42 de l’infolettre
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Rembobinons le cours de l'histoire pour retourner en janvier 1995. Le Louvre dispose alors d'un service Minitel et il vient de sortir quelques semaines auparavant son premier cédérom qui sera un énorme succès (voir Muzeodrome n°7). On pourrait penser que le musée est alors à la pointe des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), toutefois celui-ci n'est pas encore présent dans le jeune World Wide Web. Par contre un site web participatif* en anglais consacré à l'univers muséal connait un grand succès auprès des premiers webnautes du monde entier. Ce site créé par Nicolas Pioch, alors étudiant à l'ENST et enseignant à l’École Polytechnique, s'appelle le WebLouvre (voir cette vidéo de l'INA). Un site qui a reçu, quelques mois après son ouverture, le prix de la meilleure utilisation de médias multiples dans le cadre du concours Internet "Best of Web '94".
“D'abord nommé WebLouvre, le site dut changer de nom, le musée ne voyant pas d'un bon oeil un zozo s'emparer de son nom pour créer son clône virtuel.” Harry Bellet in Le Monde (19 avril 1998)
Sous la pression institutionnelle et légale, le WebLouvre change de nom et devient début 1995 le WebMuseum. Quelques mois plus tard, le premier site web du Musée du Louvre s'installe en ligne. De son coté, le WebMuseum et son réseau de site miroirs mondiaux continueront d'exister - celui-ci indiquait en 1996 : “Le réseau WebMuseum, en constante expansion, accueille désormais 200 000 visiteurs chaque semaine et diffuse plus de 10 millions de documents !”
En allant aujourd'hui sur le site du WebMuseum, dont la dernière mise à jour date du 25 juillet 2007, vous visitez une partie de l'histoire du web et un site qui a été un des premiers à vouloir ouvrir la diffusion des contenus culturels (particulièrement celle des reproductions d'œuvres d’art). Un combat toujours d'actualité !
*Note 1 : Ouvert le 20 mars 1994, Le WebLouvre/WebMuseum était un site participatif car les images hébergées par le site ont été envoyées par des internautes du monde entier.
Note 2 : Avec Sébastien Magro nous avions publié en 2015 un article au sujet des premiers sites web de musées français dans le numéro 4 de feu la revue "Nichons-nous dans l'Internet".
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Mar Dixon nous a quitté·e·s 🙋♀️😞
Avec stupéfaction, j’ai appris le 19 mars 2024 la disparition soudaine de Mar Dixon.
Volontaire et joyeuse, Mar Dixon s’activait pour l’ouverture des institutions culturelles aux multiples publics. Originaire des États-Unis, elle vivait et travaillait dans le Shropshire, en Angleterre, en tant que consultante en médias numériques/sociaux. Elle s’auto-définissait comme une “fauteuse de troubles pour les secteurs qui ont besoin d'un coup de pied aux fesses”.
Mar Dixon était à l’origine du fameux hashtag #MuseumSelfie et de la journée correspondante, de 52Museums, de l’Open Community Lab, de MuseomixUK…. Elle avait soutenu avec son énergie positive de nombreuses autres initiatives dont #AskaCurator et le Citizen Science Month.
Les muséogeeks français échangeaient régulièrement avec elle, particulièrement au début des années 2010.
Lire les hommages de SciStarter, de Museums+Heritage et de MuseumsAssociation.
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Diffuser la médiation culturelle 📚➡️
Depuis quelques mois, une nouvelle voix publie des contenus autour de la médiation culturelle….
Bonjour Candide, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Candice Maj et je suis chargée de médiation numérique au conseil départemental du Val-de-Marne après avoir suivi un master en médiation culturelle.
Le message dans votre bannière LinkedIn indique en ce mois de mars 2024 : "Tu adores l'histoire de l'art et la médiation culturelle ? Cela tombe bien, j'adore en faire des posts LinkedIn ?", pourriez-vous nous en dire plus ?
Ce qui m'intéresse sur Linkedin est de créer du contenu à l'adresse de professionnel·le·s pour leur donner des idées et me nourrir des leurs. J'ai commencé la publication régulière (d'abord 2 posts par semaine, puis 5 posts par semaine) en octobre 2023 pour me challenger et faire de la veille continue, une part essentielle de mon travail.
Comme vous organisez-vous pour publier autant ? Quels sont vos outils ? Combien de temps cela vous prend-il par semaine ?
J'ai connaissance d'outils pour programmer des posts mais je trouve qu'ils dénaturent l'authenticité que je veux. Qui plus est, je ne veux pas investir d'argent dans mes posts car je n'en perçois pas. J'utilise l'outil de programmation de Linkedin directement. En matière d'organisation, j'essaie de programmer avec deux semaines d'avance mes posts en faisant des séances de deux heures pour 10 posts. Pour les posts qui répondent à une actualité brûlante, je les rédige le jour J quand le temps me le permet.
Quelles évolutions envisagez-vous ?
J'aimerais que 2024 soit une année avec davantage de projets où je fais parler d'autres pros. Étant encore une jeune professionnelle, j'apprécie de pouvoir parler avec des pros plus aguerris et leur donner la parole !
LinkedIn appartient à Microsoft. Si je vous dis que vos publications peuvent servir aux entrainements des IA d'OpenAi, Vous me dites ?
J'ignorais que mes publications pouvaient servir d'entraînement à l'IA mais ne m'y oppose pas. A l'heure actuelle, l'IA ne m'effraie pas dans le sens où elle est utilisée comme outil de reproduction de ce que nous faisons en tant qu'êtres humains. Le jour où l'IA sera totalement autonome, il faudra en avoir peur. Pour le moment, on en est loin !
Une ressource ou un coup de cœur dont vous n'avez pas encore parler dans LinkedIn?
En matière de médiation, Universcience impulse l’École de la médiation qui est une mine d'or avec de nombreux questionnements sur ma profession. Je voudrais mettre la lumière dessus et creuser cette question !
Retrouvez les publications de Candice Maj dans LinkedIn (et peut-être bientôt ailleurs): https://www.linkedin.com/in/candice-maj/recent-activity/all/
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Lu, vu, entendu ⚡⚡⚡
Vous les avez peut-être ratées, Muzeodrome a compilé ces informations et ressources pour vous :
Diabolus in musica | “Saturations, distorsions, voix d’outre-tombe, iconographies choquantes : le metal est subversif, dans le discours comme dans la forme.“. Du 5 avril au 29 septembre 2024, la Philharmonie de Paris présente une exposition consacrée à l’univers protéiforme du (heavy) metal. Hâte de découvrir les dispositifs à expérimenter dans celle-ci 🤘
Six ans d’Exposcope | Le blog Exposcope, qui analyse les dispositifs in situ de médiation culturelle, a fêté ses six ans de publications. Publié le 1er décembre 2017 , sa première note avait pour titre : “Quand les visiteurs corrigent les scientifiques !“.
Le faux Nota Bene | Il était évident que de rendre accessible à toutes et tous les technologies génératives de l’IA aurait pour effet une explosion des deepfakes. Le vidéaste et vulgarisateur français Benjamin Brillaud, dit Nota Bene, vient d’être victime de l’usurpation de sa voix si reconnaissable par un compte TikTok. Dans antifakenewsai, l’avatar du journaliste Thomas Huchon vous raconte toute l’histoire. (Et pour en savoir plus sur l’avatar du journaliste Thomas Huchon → c’est par là).
Flasheurs & réactivateurs | Saviez-vous qu’il existe un podcast consacré exclusivement aux flasheurs et des réactivateurs des mosaïques d’Invader (voir n°143 de l’infolettre). Animé par SMY, ce podcast se nomme Already Flashed. Dans un des tous premiers épisodes, en septembre 2021, SMY interviewait l’auteur de bande dessinée Nicolas Keramidas qui deux ans plus tard publiait chez Casterman l’album Chasseur d'Invader, sous-titré “Comment des mosaïques ont changé ma vision du monde“. Pour l’occasion SMY avait à nouveau interviewé Nicolas Keramidas dans l’épisode 30 d’Already Flashed.
Journée MNM 2024 | Les étudiant·e·s de la promotion Françoise Cachin du master Musées et Nouveaux Médias (MNM) de l’université Sorbonne Nouvelle proposent le 29 mars 2024 au sein de l’Orangerie du Musée Carnavalet (Paris) une journée d’étude intitulée «Musée et engagement social, témoin ou acteur ?». Cette journée s’articule autour de trois tables rondes : antiracisme, représentations féministes et mise en avant des regards LGBTQIA+. Dans la troisième, autour de la table : Hortense Belhôte (voir Muzeodrome n°66), Hugo Spini (voir Muzeodrome n°96) et Valentin Gleyze (docteur en histoire de l'art).
Ecouter le Tampographe | Dans son épisode 54, le podcast Sens de la Visite a eu l’excellente idée d’interviewer Vincent Sardon dit le Tampographe Sardon (tampographe.com). L’artiste, maître des “tampons à message”, a invité Sens de la Visite, dans un lieu non loin de sa boutique/galerie (ouverte uniquement le samedi et située au 4 rue du repos à Paris). Un podcast savoureux, plein de souvenirs, de décalages et d’humour souvent noir, enregistré le jour anniversaire des 80 ans de la naissance de Jim Morisson dans le cimetière du Père Lachaise.
Splashtivisme | Climax, le “média plus chaud que le climat”, a publié il y a quelques semaines une carte du splashtivisme - l’activisme dans les musées et lieux culturel, en protestation contre l’inaction politique face aux catastrophes climatiques.
Du coté de Métis | Mêtis, plateforme de rencontres et d’échanges pour tous les acteurs des musées confondus, organise chaque année une campagne de financement participatif pour que l’édition de ses annales soit possible. La campagne pour le volume 4 de celles-ci est lancée !
Métis prépare aussi l’édition 2024 du Festival de la Muséologie qui se déroulera les 24 et 25 mai 2024 au Campus Nation de l’Université Sorbonne Nouvelle. Cette année, le festival aura pour thème : “sobriété : innover, renoncer, ralentir “ (un thème qui résonne avec les “autres numériques”) .
SITEM 2024 | Contrairement aux deux années précédentes, Muzeodrome ne sera pas, faute de temps, partenaire média du SITEM (salon international des musées,
des lieux de culture et de tourisme : équipement, valorisation & innovation). Toutefois, à titre professionnel, je serai présent les deux jours du salon, les 3 et 4 avril 2024, pour vous rencontrer (→ n’hésitez à me faire signe ou à m’envoyer un petit message direct). Il est aussi possible que j’effectue une petite intervention historico-critique lors de l’atelier intitulé “Écoconception de services numériques et numériques responsables dans le cadre de la muséographie“ - Atelier proposé par KALEO prévu le jeudi 4 avril vers 11h30.
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Voila, c’est déjà la fin de ce numéro 144 !
Avant de partir, n’oubliez pas de donner votre avis - au travers d’un message, d’un commentaire💬 ou d’un simple appui sur le💜.
La suite dans le prochain numéro - à tout soudain,
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Je suis Omer Pesquer, consultant indépendant “inventivité & {autres} numériques”. J’accompagne les organisations culturelles dans leurs déploiements numériques pour stimuler et prolonger leurs rencontres avec leurs publics.
P.S.1: Merci à Michel Kouklia pour la relecture de ce numéro !
P.S.2.: Dans le cadre de la première étape des rencontres du numérique 2024 de la Région Bourgogne-Franche-Comté, j'ai eu le plaisir d'animer mi-mars la conférence "des numériques pour des patrimoines" à l'ESAAB (Nevers, 58)... N'hésitez à m'inviter pour animer des conférences sur les numériques (dispositifs sans écran, dispositifs mid-tech, etc.). Aussi très partant pour explorer de nouvelles formes de conférences...