Des petits clics, des petits clics...
Muzeodrome #103
Salut à toutes et tous - bienvenue dans Muzeodrome,
Pour terminer l’année 2021, je vous propose un numéro assez court qui comme souvent fait quelques pas de coté et se conclut cette fois en chanson.
▙▚
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Vulgariser, à quel prix ? 📹
“Avril 1999 - Dans le magazine Print, Darcy DiNucci publie un article intitulé "Fragmented Future" (Un avenir fragmenté). Article dans lequel elle introduit pour la première fois le terme Web 2.0. Un terme qui fait référence à la phase de développement du Web dans laquelle le contenu des sites Web est créé et partagé principalement par les utilisateurs eux-mêmes.”
web design museum - web design history- web 2.0 1999
Depuis 1999, nombreux sont celles et ceux qui ont choisit de s’appuyer sur les méga-plateformes de diffusion pour quitter le statut de producteur amateur de contenu et développer une activité professionnelle.
Un article et une vidéo publiés fin 2021 éclairent certaines zones d’ombre de ce travail et de l’influence numérique. L’article “Les vulgarisateurs du web et la difficile éthique des partenariats“ rédigé par le journaliste Vincent Manilève dans son blog “Hello les gens,” propose une vision large des défis auxquels les vidéastes doivent faire face pour financer leurs activités (entre les lobbies et les algorithmes des plateformes). Extrait :
“Parce qu’ils traitent parfois de sujets sensibles aux yeux des annonceurs et de YouTube (de politique, de conflits historiques mais aussi de sexualité par exemple), leurs vidéos sont régulièrement signalées par des internautes mécontents et souvent « démonétisées ». Un drame pour des contenus qui demandent parfois des semaines de recherches et d’écriture, et la preuve d’un biais dans l’algorithme de la plateforme.”
Ce long article détaille entre autres l’évolution au fil des années de l’attitude des vidéastes de la “vulga” sur la monétisation de leur travail. Particulièrement celle de Manon Bril, vidéaste de la chaîne “C'est une autre histoire“, qui revient sur son positionnement initial :
« Il y avait un côté un peu chevalier blanc au début dans notre rapport aux financements, raconte néanmoins Manon Bril. Parfois, même, on refusait de monétiser nos vidéos, et les placements de produits, c’était impensable. »
Fin 2021, les temps ont bien changé. L’article de Vincent Manilève complète une enquête effectuée pendant plusieurs semaines par la chaîne Youtube Stupid Economics sur Tianci Media : “une mystérieuse entreprise” qui “a pour but de faire découvrir le patrimoine de l'Asie en général et notamment celui de la Chine”. Entreprise qui a sponsorisée dix vidéos de la chaîne Nota Bene et deux vidéos de la chaîne Linguisticae. Titre de la vidéo de Stupid Economics: “Entre soft power et propagande, qui finance les vidéastes ?”. Bon visionnage.
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Participer en réseau 🤚
“Conservation du patrimoine, archives, archéologie, architecture et aménagement urbain, informatique documentaire, musique, arts du spectacle, patrimoine écrit, ethnologie, sociolinguistique, arts plastiques… Dans tous ces secteurs, des démarches participatives liées aux projets de recherche émergent, accompagnées de leur lot de questionnements spécifiques.”
Soutenu par le ministère de la culture, le réseau Particip-Arc a pour objectif de “réunir et faire dialoguer les acteurs de la recherche culturelle participative”. Je vous invite à découvrir les projets déjà identifiés par le réseau.
Le réseau Particip-Arc “souhaite réunir un maximum de professionnels (conservateurs, chercheurs, muséographes, etc.) et de passionnés autour de ces questions”. Les musées y sont pour l’instant moins présents que d’autres acteurs (archives, bibliothèques…). Les actions participatives sont pourtant présentes dans les musées depuis fort longtemps Pour rejoindre le réseau, il suffit pour un particulier ou pour une institution de s’inscrire via le site web.
Le 13 janvier 2022 se tiendra une journée de rencontre ouverte à tous les membres du réseau. Fin février 2022, Particip-Arc devrait aussi proposer un séminaire consacré aux musées.
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Un dernier p’tit clic 🖱️
Le titre de ce numéro “Des petits clics, encore des petits clics“ est issu du texte de la chanson “Le poinçonneur de l'iA“, une parodie du succès de Serge Gainsbourg “Le poinçonneur des Lilas” (1958). Écrite par l’artiste Filipe Vilas-Boas (Voir Muzeodrome n°57), cette chanson critique l’emprise du capitalisme cognitif. Extrait :
”Pendant ce temps l’algo tourne
Et moi j’y r’tourne
Paraît qu’y a pas de sot métier
Moi je fais des clics un peu inquiet”
“Le poinçonneur de l'iA” de Filipe Vilas-Boas est à expérimenter dans une installation avec micros et boule à facette. Cette installation est présentée dans l’exposition “Fake News : Art, Fiction, Mensonge” à l’espace Fondation EDF (Paris) du 27 mai 2021 au 30 janvier 2022. Je l’ai testée avec Ada hop dans ce cadre et je vous la recommande.
“Sous couvert de participation, d’ouverture et de partage, le capitalisme cognitif assoit son royaume sur des sujets consentants au micro-travail, qu’il soit d’ailleurs vécu comme tel ou non. Une forme d’exploitation nouvelle de l’homme par l’homme qui est recouverte d’un maquillage ludique pour mieux faire passer la pilule. À vous donc de chanter ou de déchanter ce prodigieux karaoké.” Filipe Vilas-Boas
Une fois que vous l’aurez expérimenté, je suis certain que vous allez chanter le titre de ce numéro de Muzeodrome ;-)
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Voila, c’est déjà la fin de ce numéro - mais ne partez pas tout de suite!
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Merci pour votre attention - belle fin d’année 2021 - la suite en 2022,
à tout soudain,
Omer
▘▘▘
➕ Je suis Omer Pesquer, consultant spécialiste des technologies et des usages associés au numérique. Avec l’infolettre Muzeodrome, je plonge dans la créativité des musées et des espaces d’expositions en établissant des ponts entre le passé, le présent et les futurs.
► https://omer.mobi/
Ps : Merci à @dr_kouk pour sa relecture de ce numéro et des précédents.
Bonus : puisque vous êtes resté jusqu’à la fin, je vous propose la belle version du “poinçonneur des Lilas” interprétée par Les frères Jacques ;-)