Salut à tou·te·s,
Bienvenue dans Muzeodrome, l’infolettre inspirante qui vous plonge dans la créativité des musées et des espaces d’expositions.
Je vous propose cette semaine un numéro qui débute et se termine par des dessins :
👀 Illustration : Ada Hop - Christelle Téa dans son expostion "Musées dessinés" au Musée Cognacq-Jay (pendant les journées européennes du patrimoine 2021).
1) Sur le vif
Prévue initialement au printemps 2020, l’exposition "Musées dessinés" de Christelle Téa avait été reportée à une date ultérieure (voir le n°41 de l’infolettre). Rue Elzévir, au Musée Cognacq-Jay (Paris), elle a enfin ouvert ses portes le 9 septembre 2021.
Le PC Poste de commandement du colonel Rol-Tanguy au Musée de la Libération de Paris, la Réserve du Palais Galliera, l’Escalier du Petit Palais… Dans cette exposition, la dessinatrice présente une soixantaine de dessins réalisés sur le vif dans les musées de la Ville de Paris, particulièrement au Musée Cognacq-Jay.
Le temps d’un automne, l’artiste a habité de sa présence discrète et élégante les salles et les coulisses du musée dont elle offre différents points de vue : des perspectives d’ensemble sur les period rooms aux plans rapprochés sur certains chefs-d’œuvre, en passant par des instantanés commentés des activités culturelles du musée sous forme de bande dessinée.
Le trait de Christelle Téa est libre et vivant, celle ou celui qui le regarde attentivement sent assez vite que son esprit commence à vagabonder. Lors de ma visite, j’ai d’ailleurs cru voir au milieu d’un dessin un panneau indiquant “Merci de ne pas toucher”.
Dans une des salles, au travers d’une vidéo, il est possible de voir comment l’artiste travaille. De suivre, sa main qui construit patiemment avec un Rapidograph un dessin fouillé à l’encre de chine qui débute par un petit détail.
“Christelle Téa cherche la ressemblance mais pas le réalisme, car dessiner est pour elle sélectionner les éléments les plus signifiants dans la complexité du visible.”
Pendant le week-end des journées européennes du patrimoine 2021, l’artiste, qui est aussi une grande amatrice de petits chapeaux, est revenue au Musée Cognacq-Jay pour continuer de dessiner. Pendant la durée de l’exposition, elle y anime aussi plusieurs fois des ateliers.
Un élégant catalogue (publié en mars 2020) vient compléter l’exposition qui est en accès libre (et gratuit) dans les salons du premier étage du Musée Cognacq-Jay (jusqu’au 2 janvier 2022)
A lire : “Christelle Téa, sans repentir”, le portrait de l’artiste par Baudouin Eschapasse dans Le Point (publié le 19/09/2021) - et un entretien dans le site Anahita’s Eye : “CHRISTELLE TÉA, Le mystère de la vérité décrite“.
2) Le hors-la-loi de Nottingham 🏹🏰
Connaissez-vous l’histoire “Robin au capuchon” ? (“Robin des Bois”, le nom français du personnage est du à une erreur de traduction - entre “hood” et “wood”). Dans la légende, la scène de la confrontation finale entre le Shérif (le méchant) et Robin (le héros) se déroule au Château de Nottingham (Angleterre).
En juin 2021, après d’important travaux, le château de Nottingham a rouvert ses portes aux visiteurs et il compte bien bénéficier de l’aura du hors-la-loi légendaire. Dans ses espaces, il propose différentes expériences numériques avec pour objectif est de plonger les visiteurs dans un “monde médiéval dynamique”. Dans un de ces jeux, le visiteur combat avec l’arme favorite de Robin : l’arc long médiéval.
”Le processus itératif a vu les interfaces physiques évoluer à partir d'esquisses sur papier vers des prototypes en bois puis en acier et enfin vers un hybride en fibre de carbone et en aluminium. Cette réalisation moderne d'un arc long médiéval est équipée de circuits imprimés personnalisés, d'interfaces série à haut débit et d'un ensemble de capteurs de lumière pour offrir aux joueurs la meilleure expérience de jeu possible. Robin serait fier.” PRELOADED
Il est toujours intéressant d’appareiller le visiteur pour lui faire vivre une expérience active. Proposer à celui-ci d’interagir avec un écran au travers d’un objet inédit amplifie son expérience et son immersion.
Si vous voulez en savoir plus sur l’arc électronique, je vous propose un petit détour dans le site du studio PRELOADED qui a conçu l’expérience
/Via Ben Templeton
3) Laurent, pourquoi tu dessines des expos ? 🗿✏️
Laurent Lolmède est né à Figeac (Lot) en 1965. Surnommé le dessinateur du quotidien, il cherche souvent des idées du coté des choses modestes. Collectionneur de livres et de toiles improbables, c’est un ami de longue date. J’ai décidé de l’interviewer après avoir vu ces derniers dessins en rouge et bleu (dont une petite série consacrée à “l’Arc de Triomphe empaqueté”).
Bonjour Laurent, qui es-tu ? Depuis combien d'années es-tu dessinateur professionnel ?
Je m’appelle Laurent Lolmède, j’ai les mêmes initiales que Lucky Luke, mais la ressemblance s’arrête là. Je dessine « en professionnel" depuis 1995 et en amateur depuis toujours.
Dans ta pratique, tu dessines régulièrement tes visites d'expositions ? Pourquoi et que t'apporte cette pratique ?
Régulièrement… Oui, plus ou moins… D’abord j’aime beaucoup la peinture, l’histoire de la peinture, les peintres… Très récemment j’ai découvert la peinture abstraite… passionnant ! Et, je commence à peine à comprendre (ou pas) l’art contemporain. Pourquoi je fais ça ? Je n’en sais rien… Sûrement pour faire le malin. Blague à part, je pense sincèrement que parfois l’attitude d’une personne devant un tableau ou une œuvre et plus intéressante que le tableau ou l’œuvre elle même. Donc à dessiner c’est amusant.
Quelle exposition as-tu eu le plus de plaisir à dessiner et pourquoi ?
Pas une expo en particulier, mais l’expo J M Basquiat au musée d’Art Moderne avait donné lieu à un petit recueil. L’expo de Diane Arbus au Jeu de paume où j’avais aussi dessinée avec mon ami Lapin Barcelona pour un recueil à deux mains, totalement épuisé (tiré à très peu).
► Pour en voir plus : le compte Instagram de Laurent Lolmède et le groupe Facebook du sous-bockisme (un “mouvement pictural du début du XXIe siècle consistant à dessiner sur des sous-bocks” lancé par le dessinateur en 2019).
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Merci pour votre attention. La suite au prochain numéro….
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A tout soudain,
Omer Pesquer { https://omer.mobi/ }
Ps : Merci à @dr_kouk pour sa relecture de ce numéro et des précédents.