Salut à tou·te·s,
Bienvenue dans Muzeodrome, l’infolettre inspirante qui vous plonge dans la créativité des musées et des espaces d’expositions.
En ces temps étranges et incertains, voici plusieurs choses qui valent la peine d'être partagées avec vous cette semaine :
1) Flops en stock 😵😵
Dans son n°26, l’infolettre optimiste Bulletin évoquait l’exposition “Flops ! Quand le design s’emmêle” au travers de sept “ratés commerciaux” présents dans la collection du Museum of Failure (musée de l’échec, Suède) : le jeu “Trump” (1989), la Delorean (1981), le Teleguide (Minitel Suedois, 1991), le stylo Bic pour femmes (2011), la N-Gage de Nokia (à la fois console de jeux vidéo et téléphone portable, 2003), les Pringles allégés (1996) et les Google Glass (2013).
“Comment les ratés peuvent-ils servir l’innovation ? Qu’est-ce qui déclenche l’appropriation par les utilisateurs ? Les flops, les bides, les ratés sont des éléments utiles pour comprendre les problématiques de la création.”
Le jeudi 28 janvier 2021 à la Cité du design de Saint-Étienne, “Flops ! Quand le design s’emmêle” devait ouvrir ses portes sur une sélection de “ratés” du Museum of Failure, de créations inconfortables de Katerina Kamprani et de prototypes inspirés par le “catalogue d'objets introuvables” de Jacques Carelman.
Comme tous les musées français, la Cité du design de Saint-Étienne ne peut actuellement, et jusqu’à nouvel ordre, accueillir des publics. Seule solution pour découvrir “Flops!”, une page web qui contient de nombreuses ressources dont un lien vers une vidéo de visite (un Instalive de 30 minutes effectué le 6 janvier 2021) ainsi qu’un court entretien vidéo avec Samuel West, le créateur du “Museum of Failure” :
“Quand j’ai eu l’idée de créer le Musée de l’échec, je me suis dépêché d’acheter le nom de domaine Museum of Failure.com. J’étais bien content, mais le problème c’est que j’ai mal orthographié le mot musée (museum) et aujourd’hui je suis propriétaire du musuum of failure.com. Je pense que je suis le seul conservateur de musée au monde incapable d’écrire le mot musée correctement.”
Samuel West a souvent raconté cette anecdote. Difficile de savoir si elle vraie ou pas, car le domaine musuumoffailure.com est en ce début février 2021 disponible. Une chose est certaine, nous avons toutes et tous des échecs professionnels ou personnels. Échecs qui permettent souvent des bifurcations comme le montre les interventions des Fuckup Nights et le podcast “Phénix : l'échec mention très bien” d’Enzo Colucci .
Note 1 : Fin 2019, le festival "Les foirés" à la Cité des sciences et de l'industrie (Paris) présentait la même combinaison réjouissante d’objets improbables que “Flops !” (voir Muzeodrome n° 4).
Note 2 : En 2011, Nicolas Nova a publié chez FYP éditions un ouvrage de référence sur les flops technologiques (que je recommande). En janvier 2020, pour la RTS (Radio Television Suisse), celui-ci revenait avec Jérôme Zimmermann sur ce qui représentait pour eux les quatre plus gros flops technologiques de la décennie : n°1 - les Google Glass, n°2 - les imprimantes 3D, n°3 - les écrans 3D, n°4 - les casques de réalité virtuelle.
2) Des voix de professionnels 🎤🕵️♀️
Titulaire d’un master 2 en Muséologie et Nouveaux Médias (Sorbonne Nouvelle) en 2020, Marianne Fromencourt vit et travaille à Paris. En décembre 2020, elle a lancé Musealia.
Musealia, c'est quoi ?
“Musealia, c’est le nom de mon podcast. Le concept de « musealia » signifie grosso modo « objet de musée » ou « vraie chose ». Il donne à écouter les voix des professionnels de l’art et du musée, des métiers passionnants mais trop souvent méconnus.
J’ai opté pour le format du podcast car il permet d’avoir des conversations intimistes et assez longues. Le podcast donne l’opportunité de creuser un sujet en profondeur.”
Quels sont les retours sur les premiers épisodes de Musealia ?
“Très positifs ! Plusieurs professionnel·le·s de la culture m’ont transmis leurs encouragements et ont trouvé que c’était une belle initiative.
Pour lancer le podcast j’ai commencé par interviewer des gens de mon réseau proche, j’ai donc proposé des interviews à d’anciens profs de master, qui sont des professionnels du musée. C’était assez marrant de passer d’une dynamique d’élève-prof à celle d’intervieweuse-interviewé·e.”
Comment imagines-tu l'avenir de Musealia ?
“J’aimerais dans un premier temps me concentrer sur les métiers du musée et de l’art, et puis petit à petit pourquoi pas m’étendre à des métiers plus variés, toujours liés à la culture.”
Un podcast à conseiller aux lectrices et lecteurs de Muzeodrome ?
“Je vous conseille le podcast « Sens de la visite », animé par Jérémie Thomas. Dans ce podcast, Jérémie va à la rencontre d’artistes ou de professionnels de l’art qui ont une histoire particulière à raconter autour d’une œuvre. C’est toujours super intéressant !”
Musealia est à écouter dans les plateformes de podcasts (Spotify, Apple podcasts…), son flux RSS est disponible par ici.
3) Dans la dopamine digitale 💊🧠
Dans sa structure “La Mutante”, Noémie Aubron “aide les individus et les organisation à penser leur(s) futur(s) au travers de la fiction”. Depuis juin 2019, elle propose dans son infolettre des futurs possibles, inspirés par “le présent, ses tendances et ses signaux faibles”. En juin 2020, elle évoquait dans un de ses contes du futur un musée peu ordinaire :
“Vos amis vous ont laissé un message enjoué, et vous annoncent un cadeau spécial cette année : un ticket pour le Musée de la Dopamine Digitale ! Quelle bonne idée ! Il parait que l'expérience y est incroyable. L'idée de retrouver les réseaux sociaux des années 2020 vous remplit de nostalgie. Ah, cette époque où l'on pouvait envoyer autant de messages que l'on voulait, y dire ce que l'on voulait, suivre qui on voulait. On pouvait même intégrer des groupes privés bizarres. L'intermédiation algorithmique y était très basique, ce qui permettait un niveau de dopamine extrêmement élevé…”
Avant la création de ce musée, je vous laisse découvrir comment la dopamine irrigue nos usages numériques avec cette série de mini-documentaires d’Arte.
4) Les musées vont-ils rouvrir ? 🏛️👐
En France, les musées sont fermés depuis le 30 octobre 2020, il y a plus de trois mois au moment où j’écris ces lignes.
Depuis le 25 janvier 2021, un compte Twitter répond quotidiennement à la question:
“Les musées vont-ils @rouvrir ?”
Pour l’instant, la réponse est invariablement la même : “non”.
Ps : Ce numéro devait répondre à la question "Qui peut bien faire le lien entre le Musée du Louvre, le mythique groupe de rock britannique Joy Division et Pornhub ?" - cette question méritant une étude plus approfondie, la réponse est reportée à la semaine prochaine...
En attendant, le titre de ce numéro de Muzeodrome est extrait de la première phrase de la chanson “Shadow Play” de Joy Division : (“To the centre of the city where all roads meet”).
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👀 Depuis le n°45 de Muzeodrome, Ada Hop dessine les couvertures de l’infolettre.
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A tout soudain,
Omer Pesquer { https://omer.mobi/ }
► Merci à @dr_kouk pour sa relecture de ce numéro et des précédents.