Bon sang mais c'est bien sûr !

Muzeodrome #69

Salut à tou·te·s,

Bienvenue dans Muzeodrome, l’infolettre inspirante qui vous plonge dans la créativité des musées et des espaces d’expositions.

Voici plusieurs choses qui valent la peine d'être partagées avec vous cette semaine :

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👀 Illustration : Ada Hop (d’après une “image arrêtée” d'un reportage de France 3 Bourgogne Franche-comté)

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1) Donner son sang… au musée 🩸🏛️

“Donner son sang devant les œuvres, c’est quand même plus sympa :)“ @watsonvz (Responsable des collections XXe et XXIe des musées de la Ville de Dijon)

Le vendredi 19 mars 2021, l’Établissement Français du Sang (EFS) a organisé une collecte de sang dans les salles du musée des Beaux-Arts de Dijon (Côte-d'Or).

Alors que la crise sanitaire a rendu plus difficile les collectes de l’EFS, l’appel au don dans le cadre exceptionnel d’un musée a été couronné de succès (les 100 créneaux disponibles ont été réservés en moins de 48 heures).

Le musée des Beaux-Arts de Dijon a profité de ce moment particulier pour proposer aux donneuses et donneurs, un temps de médiation culturelle :

“Parfois, on assiste à un étrange spectacle où les tableaux semblent dialoguer avec la scène qui se passe devant eux. D'ailleurs, le musée n'est pas qu'un décor : quatre médiatrices distillent des indications sur les œuvres et sur les salles aux donneurs qui souhaitent aller un peu plus loin.” (francetvinfo.fr)

L’opération pourrait être reconduite bientôt comme l’a indiqué France 3 Bourgogne Franche-comté dans un reportage télévisé. De plus, celle-ci va probablement donner des idées à d’autres musées.

Note : Saviez-vous que Fédération Française pour le Don du Sang Bénévole (FFDSB) avait voulu créer un musée au cours des années 1990 ? Suite à l'affaire du sang contaminé et faute de financement, le projet est devenu un site web '“fait maison” lancé en 2013 (à voir sa collection d’affiches en provenance 43 pays).

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2) Tu cliques, tu visites ! 🖱️ 🖼️

“Bien au chaud chez vous, vous allez désormais pouvoir visiter le Louvre en pantoufles et cela grâce à votre ordinateur” - c’est ainsi que Bruno Masure, dans un journal télévisé en 1995, introduisait un reportage à propos du premier cédérom du Musée du Louvre (voir Muzeodrome n°7) .

Cette séquence historique est visible dans la capsule vidéo “Les visites virtuelles de musées, un concept né en 1995“. Réalisée par l’INA, cette capsule revient en moins de trois minutes sur plusieurs moments phares de l’histoire française des visites virtuelles de musées.

Sur ce sujet, la promotion #MNM20 du Master 2 Musées et Nouveaux Médias (@mnm_p3) de la Sorbonne Nouvelle propose, le jeudi 25 mars 2021, la (demi-)journée d’étude intitulée “Tu cliques, tu visites !”.

“À l’heure de la fermeture des musées, les équipes des institutions redoublent d’inventivité pour proposer des contenus numériques en ligne, accessibles à tous.
La star des propositions ? La visite virtuelle, qui permet à l’utilisateur·rice de découvrir les collections permanentes ou l’exposition temporaire d’un musée en un clic.”

Sous la forme d’un webinaire, cette journée d’étude se déroulera en trois temps :

1. Musées et visites virtuelles, état de la question.

2. Visites virtuelles : quelle expérience pour les publics ?

3. Expositions virtuelles : Quel avenir pour la relation public-musées ? (J’aurai le plaisir d’intervenir lors de ce troisième temps - 11h45 > 12h30).

Rendez-vous le jeudi 25 mars 2021 de 9h à 13h pour suivre en ligne la journée d'étude #tucliquestuvisites (journée disponible en “replay” par la suite).

Note : sur le sujet des visites virtuelles, je vous invite à visionner une intervention humoristique des “DesChiens” consacrée à la réalité virtuelle (avec un gant de données) - intervention datant de l’époque où le numérique arrivait dans les foyers français (voir aussi celles sur le CD-ROM et l’Internet).

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3) #AutresNumériques ? 🔣🗣️

Dans le dernier numéro de l’infolettre (n°68), je vous indiquais combien il était nécessaire d’“ouvrir d’autres numériques” et que j’allais arpenter des "chemins de traverse" à la recherche de ceux-ci dans les prochains mois.

Comme me le signalait une personne à l'affût (elle se reconnaîtra), nous sommes nombreux à partager ces envies d’#AutresNumériques mais individuellement nous manquons de force.

J’en appelle donc à vos témoignages. Si vous avez déjà exploré un de ces chemins (lowtech, small-tech, slow-tech, easy-tech, wild-tech, retro-tech…), je serai enchanté d’en discuter avec vous. Vos expériences nourriront une réflexion commune (dont je ferai écho ici).

Pour me contacter : mon site (avec mes contacts) - mon compte LinkedIn - mon compte Twitter.

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4) “Nous avons besoin d'un Web lent” 🕸️🐌

Le pionnier français du numérique Tariq Krim (MPTrois.com, Netvibes, Jolicloud, aujourd’hui Polite) publiait en juin 2016 un article-manifeste en anglais en faveur d’un web plus lent et plus maitrisé : Drifting. Why we need a Slow Web. (La dérive. Pourquoi nous avons besoin d'un Web lent)”. J’ai relu récemment cet article, la réalité qu’il pointe est encore plus criante aujourd’hui.

”Dans le monde de la technologie, on nous apprend à construire les choses rapidement. Parfois trop vite. Mais la vie et les gens ne sont pas comme des lignes de code. Nous ne pouvons pas casser les choses juste pour voir comment cela va fonctionner. Tout ce que nous créons en ligne peut avoir un impact énorme sur le monde réel. Et nous passons si peu de temps à étudier les conséquences de ce que nous construisons.”

Dans son article, Tariq Krim (@tariqkrim) souligne les changements que pourraient provoquer certains algorithmes sur la connaissance :

“Ma relation avec le contenu et les idées a toujours été obsessionnelle et intense. Aujourd'hui, il est vraiment difficile d'accepter que la machine décide de ce qui est important pour moi. Car aussi bons que soient les algorithmes, ce sont des boîtes noires sur lesquelles on a très peu de contrôle. […] Je ne crois pas que nous devions optimiser et appliquer l'apprentissage automatique à tout. Le contenu, comme la vie, consiste à trouver du plaisir dans des situations désordonnées et imprévisibles.”

En conclusion, face à la situation, Tariq Krim indiquait : “Nous devons donner aux gens l'accès à d'autres choix, d'autres récits de vie, d'autres outils et d'autres idéologies. Une sorte de "technologie lente organique et durable" qui combat la marchandisation de tout ce qui est en ligne et hors ligne”.

En ce mois de mars 2021, Tariq Krim vient de lancer un groupe de réflexion “axé sur la renaissance éthique de l'internet” : slowweb.io.

“Pour sauver l'internet que nous aimons, nous devons prendre une autre direction. Il est temps de ré-architecturer l'Internet afin que nous possédions et contrôlions nos biens numériques, nos données, nos flux et nos identités”.

A suivre…

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A tout soudain,

Omer Pesquer { https://omer.mobi/ }

Ps : Merci à @dr_kouk pour sa relecture de ce numéro et des précédents.