Salut à tou·te·s,
Bienvenue dans Muzeodrome, l’infolettre inspirante qui vous plonge dans la créativité des musées et des espaces d’expositions.
Je vous propose cette semaine un numéro qui débute par une machine qui permet de voyager dans les temps du web:
1) Les temps du web
Revoir la page d’accueil du site web du Musée d’Orsay en l’an 2000 ou celle du MoMA en 1998. S’il est encore possible d’accéder à ce qu’était le web, il y a 10 ans, 20 ans ou même 25 ans c’est grâce à la Wayback Machine. Une formidable machine à voyager dans le temps dont le nom puise son origine dans un dessin animé états-unien des années 60 : The Rocky and Bullwinkle Show. Dans celui-ci, une machine permettait aux personnages de voyager dans le temps et l’espace pour explorer l’histoire. Empruntons la machine pour nous téléporter à San Francisco en 1996.
🕓🚀🕢
Fondée en 1996 par Brewster Kahle et Bruce Gilliat, la société Alexa Internet propose aux internautes l’année suivante une barre d'outils présentant un ensemble d’informations précieuses sur les sites qu’ils visitent. Le nom de la société n’est pas choisi au hasard. Hommage à la Bibliothèque d'Alexandrie, celui-ci a pour but de souligner le potentiel d'Internet à devenir un gigantesque dépôt de connaissances. Du coté de ses serveurs, Alexa a lancé un projet fou : archiver l’ensemble du web dans une énorme base de données. Le premier “crawl” du web pour l'Internet Archive a lieu en octobre 1996.
“Même aux premiers jours du Web, les liens brisés (erreurs 404) étaient un problème croissant et il était clair que la plupart des pages Web avaient une courte durée de vie.”
Dans ses premières années, la société Alexa Internet suit deux objectifs qui semblent divergents. En 1999, elle est vendue à Amazon pour 250 millions de dollars en actions - et l'Internet Archive devient une fondation consacrée à l’archivage du Web dirigée par Brewster Kahle.
Pour son 5ème anniversaire, le 24 octobre 2001, l’Internet Archive ouvre ses portes aux publics au travers de la Wayback Machine (web.archive.org). A son lancement, la machine permet de consulter plus de 10 milliards de pages archivées. Ce nombre dépasse aujourd’hui les 580 milliards.
”Chargement de l'internet du futur”
Pour son 25ème anniversaire, l’Internet Archive présente la “Way Forward Machine“. Une “machine” qui montre comment pourraient être dans le futur les sites web, si nous ne prenons pas les chemins foisonnants des autres numériques.
Note : le site web du Louvre vu par la “Way Forward Machine”.
/via Valentina Tanni
2) Créer un lien fort avec une infolettre
Je crois énormément aux infolettres proposant du contenu qualitatif. Les potentiels de cette forme médiatique sont encore peu exploités pour les musées. J’échange souvent sur ce sujet avec le journaliste couteau suisse Jean Abbiateci.
Jean qui es-tu ? Que fais-tu ?
Je suis journaliste installé près de Genève. Et l’heureux papa de Bulletin, une newsletter qui réveille chaque lundi 40·000 personnes. On propose aussi des formations et on a un petit studio. Auparavant, j’ai travaillé au quotidien suisse Le Temps.
Pourquoi selon toi, l'infolettre (la newsletter) vit un formidable renouveau?
D’abord, je crois qu’il faut toujours se méfier des modes. Mais la newsletter a plein de vertus : c’est low tech, facile à mettre en place, et cela permet de créer un lien fort, un rendez-vous régulier avec le lecteur dans un monde de flux. C’est le médium de la fidélisation. Le secret : la penser comme un petit média et non comme un empilement d’articles.
Si je te dis "musées", tu me réponds quoi ?
J’ai grandi à la campagne mais avec des parents profs, j’ai eu la chance — ou la malchance — de visiter beaucoup de musées. Le lieu me fascine : je me souviens de ma découverte émerveillée du dédale d’Orsay. Ma dernière claque, c’est le musée d’Art brut de Lausanne. Au fil du temps, je vois de plus en plus d’analogies entre un média et un musée : ouvrir de nouveaux horizons, se poser la question du public, savoir mettre en scène et organiser le sens.
Justement, que peuvent apporter les infolettres proposant des contenus aux musées ? Connais-tu une infolettre de musées qui pour toi est remarquable ?
Les newsletters de musées restent à mes yeux trop sages, dans une logique de communication institutionnelle. Or, ceux--ci pourraient utiliser ce média pour valoriser leurs collections, transmettre leurs savoirs, proposer une alternative au traditionnel catalogue. Il y a beaucoup de choses à expérimenter. Ce n’est pas un musée, mais j’aime beaucoup le projet mis en place par la société français d’astronomie. Un mini-cours pour découvrir les secrets du ciel en 7 mails. Simple et hyper efficace.
Tu uses souvent de l'humour (particulièrement dans ton compte Twitter), aurais-tu une anecdote concernant Bulletin ?
Pas d'anecdote mais je connais une super blague sur un conservateur de musée qui… Plus sérieusement : je dis souvent que la recette d’une bonne newsletter, c’est un mélange d’infos et d’esprit. Je pense que les gens apprécient qu’une newsletter soit écrite par une vraie personne. L’humour bien dosé reste un super lubrifiant dans l’accès à la connaissance.
3) Flashs et retours ⚡🌐
Vous les avez peut-être ratées, Muzeodrome a compilé ces informations pour vous :
Enfin ! Les éditions POURSUITE publient en co-édition avec GwinZegal le premier volume de “L’Atlas des Régions Naturelles” d’Eric Tabuchi & Nelly Monnier. Complété par une carte, L’ARN Vol.1 est “composé de 16 chapitres se succédant au rythme de trois régions suivies d’un thème. Sur 384 pages, se sont plus de 650 images qui racontent aussi bien l’architecture que son rapport au paysage” (Sur la version web de l’Atlas, consulter le °56 de Muzeodrome intitulé: “De vague à l'âme en terrain vague“).
L’association MO5 qui souhaite acquérir un exemplaire d’un historique micro-ordinateur Micral N (pour le conserver et en documenter sa préservation) a pour l’instant convaincu 290 contributeurs qui ont pour engagés 11 035 € sur un objectif de 20 000 € (Voir Muzeodrome n°82 ‘Un petit français avec un 8008’).
“Le projet du nouveau Musée a failli ne pas voir le jour, au vu de la dépense énergétique nécessaire pour recréer cette mini-société. Arroser des pelouses vertes, remettre en circulation de vieux SUV, repeupler des boutiques d'objets neufs, tout cela n'est aujourd'hui plus possible. Les concepteurs du parc, à grand renfort d'effets spéciaux low tech et de figurants talentueux, ont tout de même réussi la prouesse de rendre plus vraies que nature les expériences proposées”. Dans un de ses contes des Futurs, publié début septembre 2021 dans son infolettre, Noemie Aubron (Voir Muzeodrome n°62) imagine la visite d’un musée qui propose une immersion dans notre époque : le Musée du Monde d'Avant. Un musée que l’on peut rapprocher de celui de l'Internet fossilisé (voir la notule 4 du n° 53 de L’infolettre).
Rappel : le 4 novembre 2021, Muzeodrome fêtera ses deux ans et son numéro 100. Le nombre actuel d’abonné·e·s à l’infolettre est de 2410, ce serait formidable si ce nombre passait le cap des 2500 autour de cet anniversaire. Pour atteindre cet objectif, je compte sur vous ► recommandez dés maintenant l’infolettre à trois de vos ami·e·s ou relations [ en cliquant ici ]. Par avance merci 🙏
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La suite au prochain numéro (le 99) - à tout soudain,
Omer Pesquer { https://omer.mobi/ }
Ps : Merci à @dr_kouk pour sa relecture de ce numéro et des précédents
Merci pour le clin d’oeil et bravo pour les illustrations !