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👀 Photographie d’Una Laurencic - source Pexels
1) Comme un déjà-vu… 🖼️👀
Vous avez l’impression de voir de plus en plus souvent les mêmes photographies illustrant des articles différents. Ces photographies n’ont pourtant pas les codes spécifiques des photos de stock et en dessous de celles-ci ne figure souvent aucun crédit. D’où vient votre trouble?
Tout d’abord, je vais vous présenter une de ces photographies (voir ci-dessus). Cette photographie, que l’on retrouve dans de nombreux articles et publications en ligne, montre une femme assise contemplant trois tableaux dans une grande salle de musée. Toutefois suivant l’article ou la publication, cette salle serait située à Genève, Toulouse, Montréal New-York, Barcelone ou ailleurs.
Si l’on croise et recroise cette photographie, c’est que son utilisation, qu’elle soit privée ou commerciale, est gratuite. Plusieurs plateformes se partagent le “marché” de ce type de photographies gratuites, je vais en citer deux: Pexels et Unsplash. Créé en 2013, Unsplash est la plus connue des deux, elle héberge plus de 3 millions d’images libres de droit. Sa licence spécifique indique que les photographies présentées dans son site “peuvent être téléchargées et utilisées gratuitement - à des fins commerciales et non commerciales - aucune autorisation n'est nécessaire (mais l'attribution est appréciée !)”. La licence précise aussi que les images diffusées par le site “ne peuvent pas être vendues sans modification significative”.
En 2020, un article publié par MuseumNext soulignait l’intérêt pour les musées de rejoindre cette plateforme :
“En téléchargeant des images sur Unsplash, les musées sont en mesure de se connecter à un nouveau public de plus de 300 millions de personnes prêtes à s'engager avec leurs archives. Des étudiants universitaires créant des présentations aux graphistes créant des sites web, les images seront utilisées des centaines de milliers de fois - apportant une nouvelle vie aux images d'archives.”
Pour le lancement de “Unsplash for Education“ en juillet 2019, plusieurs institutions avaient rejoint le programme : la New York Public Library, Europeana, la Library of Congress, le Birmingham Museums Trust et les Museums Victoria. Aujourd’hui excepté Europeana, dont les contributions restent modestes (224 images), les autres institutions ne semblent plus publier dans la plateforme.
Mon analyse de cet “échec” est la suivante : les contenus publiés par les institutions n’ont pas été en adéquation avec les attentes des publics du site. Par exemple, la rédactrice et le rédacteur d’un article sur les musées cherchera probablement une photo vivante avec du public. C’est exactement ce que propose la photographie d’Una Laurencic effectuée dans la Galerie Médicis du Musée du Louvre (la photographie que je vous signalais au début de cette notule). Du coté de Pexels depuis le 5 décembre 2015, elle a été téléchargée plus de 50·000 fois et vue plus de 16 millions de fois. Dans le portail web “Images d’Art” de la Réunion des Musées Nationaux, la même salle du Musée du Louvre est présentée de “façon classique”, c’est à dire sans aucune présence humaine et avec un usage commercial payant pour ses images.
En complément à cette notule, je vous invite à lire l’article de Kévin Deniau publié par l’Usine Nouvelle “Qui est derrière Unsplash, la banque d'images gratuites qui inonde le Web ?” (novembre 2020).
2) Titiller le Maître 😃😎
Dans le n°84 de l’infolettre, je vous parlais de l’année “Flaubert 2021”. J’ai souhaité explorer un peu plus cet événement en posant quelques questions à David Michon.
David, peux-tu te présenter ?
Quel est ton implication dans l’année “Flaubert 2021” ?
Je suis docteur en histoire contemporaine (sur les commémorations flaubertiennes) et j’évolue depuis 4 ans en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Bourgogne. Étant dans le comité normand « Flaubert21 » - http://flaubert21.fr/ - qui accompagne et labellise des initiatives liées au bicentenaire, j’ai constaté que les réseaux sociaux n’allaient pas être impliqués pour communiquer. J’ai alors décidé de relayer sur Twitter (@Flaubert2021) toutes les initiatives, au sens large, qui mettaient Flaubert à l’honneur, pour faciliter la diffusion d’évènements parfois mineurs, mettre en commun, mettre en réseau en somme ! Cela se traduit par une grande diversité dans nos abonnés, même si le noyau est normand et proche du milieu de la culture.
Pour toi, qu'elles sont les particularités des commémorations effectuées cette année, particulièrement au niveau de la médiation culturelle ?
Enfin, certains osent titiller le Maître ! Les manifestations offrent un saut créatif tant dans les thématiques, les supports, les publics… Contrairement à 1921 ou 1980 (centenaire de sa mort), les évènements ne sont pas trop élitistes et la participation du public est largement encouragée. Bien sûr, le numérique est au cœur de certains projets (visite virtuelle, Madame Bovary réduit en tweets…), pour un Flaubert qui est bicentenaire mais surtout un Flaubert 2.0 !
Une anecdote sur cette année ?
Gourmand, je veux mettre en avant le travail de ma collègue Jennifer Yee, professeur de littérature française à l’Université d’Oxford, qui a décidé de refaire le « Wedding Cake » des noces d’Emma Bovary (résultat en décembre !). Aussi, elle encourage chacun à lui communiquer sa propre version du gâteau.
Comment imagines-tu la suite ?
Le compte @Flaubert2021 pourra toujours suivre l’actualité, forcément moins dense, autour du romancier, mais il y a une association déjà active pour ça, et de là à perdurer jusqu’au bicentenaire de sa mort en 2080… Flaubert oui…mais Twitter ? En effet, son œuvre reste encore largement étudiée et puis l’édition électronique de sa Correspondance permet aux chercheurs, passionnés ou simples curieux de continuer à nourrir la notoriété du romancier.
3) Flashs et retours ⚡🌐
Vous les avez peut-être ratées, Muzeodrome a compilé ces informations pour vous :
Dans le numéro 41 de l’infolettre consacré au dessin, je vous parlais de l’exposition "Musées dessinés" de Christelle Téa. Cette exposition qui devait être présentée à Paris à partir du printemps 2020 avait été décalée avec le l’arrivée de la crise sanitaire. L’exposition est enfin présentée au Musée Cognacq-Jay du 9 septembre 2021 au 2 janvier 2022. J’ai eu le privilège de la visiter juste avant son ouverture et elle vaut vraiment le détour. Je vous en reparle dans le prochain numéro de l’infolettre. En attendant courez voir les somptueux dessins de Christelle Téa, vous y ferez de belles découvertes (note : l’exposition "Musées dessinés" est gratuite).
Le site web “Culture & Creativity“ a été créé en 2015 dans le cadre d'un programme de l'Union Européenne “visant à promouvoir la participation culturelle dans le développement social et économique des six pays du Partenariat oriental (PEA) : l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine”. La version anglaise du site propose de nombreuses ressources pour les professionnel·le·s des industries culturelles et créatives (par exemple un cours introductif sur les stratégies culturelles).
La douzième édition d’#askacurator aura lieu le 15 septembre 2021 - soit trois jours avant le début des Journées européennes du patrimoine 2021. Pour en savoir plus sur cet événement, direction la notule 3 de Muzeodrome 43 intitulée “Demandez au conservateur”.
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Merci pour votre attention. La suite au prochain numéro….
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A tout soudain,
Omer Pesquer { https://omer.mobi/ }
Ps : Merci à @dr_kouk pour sa relecture de ce numéro et des précédents.